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C'est officiel dans toutes les Antilles : le 1er juin marque le début de la saison des pluies.

Cette année, l'entrée en saison humide a été radicale avec un week-end de pluie presque continue  début juin. Il faut dire que la nature en avait bien besoin car les champs étaient jaunes et de nombreux arbres avaient perdu leurs feuilles, donnant aux mornes une teinte grise un peu triste.

Les choses se sont rééquilibrées depuis, avec des grains quasi quotidiens, mais passagers, et une bonne dose de soleil quand même. Sous ce régime, les prés et les forêts ont rapidement retrouvé un vert intense, pour notre plus grand plaisir.

Par extension, la période de juin à novembre correspond également à la saison des ouragans pour l'ensemble de la région Caraïbe.

Comment se forme un cyclone ?

Parce qu'une petite vidéo vaut mieux qu'un long paragraphe, et pour une petite dédicace à l'émission C'est Pas Sorcier :


Pourquoi une saison pour les cyclones ?

Vous l'avez vu dans la vidéo : la formation d'un cyclone nécessite une température de l'eau de 26,5°C, ce qui, dans l'hémisphère nord, ne se produit qu'en été. Si la saison tire jusqu'à fin novembre, c'est pour couvrir la période nécessaire à un cyclone tardif formé loin au large pour atteindre la Caraïbe. Dès lors, vous comprenez tout de suite pourquoi un réchauffement des océans dû aux changements climatiques entraîne une augmentation du nombre de tempêtes et d'ouragans.

Tempête tropicale, ouragan, cyclone, quelle différence ?

Ouragan, cyclone et typhon, c'est la même chose, mais pas dans les mêmes zones géographiques. On parle d'ouragan en Atlantique (et donc dans la Caraïbe), de cyclone dans l'océan Indien et de typhon dans le Pacifique. Ouragan vient de l'anglais hurricane, lui-même dérivé du mot arawak huracana, "vent d'été". Typhon aurait plusieurs origines (portugaise, chinoise, japonaise).

Pour le reste, tout est une question de vitesse de vents générés : jusqu'à 63 km/h, on parle d'une dépression tropicale, qui peut se renforcer en tempête tropicale jusqu'à 117 km/h. Au-delà, on bascule dans la catégorie ouragan avec 5 niveaux, de 1 à 5. Pour entrer dans la catégorie 5, un ouragan doit générer des vents de plus de 250 km/h. Des discussions sont en cours pour la création d'une sixième catégorie suite à l'observation de plus en plus régulière d'ouragans très puissants, à l'image d'Irma en 2017 qui a ravagé la région, notamment St Martin et St Barth.

Comment sont choisis les noms des ouragans ?

Cela fait plus de 2 siècles que l'on donne des noms aux tempêtes et aux ouragans pour s'y retrouver. Aujourd'hui, les listes sont établies par l'Organisation Météorologique Mondiale, en suivant l'ordre alphabétique, avec une part égale de prénoms masculins et féminins mais aussi français, espagnols et anglais (pour la Caraïbe). Il y a une liste pour chaque région du monde concernée par ces évènements climatiques. Une même liste est réutilisée tous les six ans (il y a donc six listes établies). Cependant, les noms d'évènements dévastateurs ne seront pas réutilisés. Il n'y aura donc qu'une seule Katrina ou Irma. 

Voici la liste officielle pour 2021 dans la Caraïbe : Ana, Bill, Claudette, Danny, Elsa, Fred, Grace, Henri, Ida, Julian, Kate, Larry, Mindy, Nicholas, Odette, Peter, Rose, Sam, Teresa, Victor et Wanda. Les lettres Q, U, X, Y et Z ont été retirées car il est difficile de trouver des noms appropriés pouvant être reconnaissables immédiatement.

Devant ce charmant programme, il est indispensable d'anticiper et de se préparer. Bien que les systèmes de surveillance actuels permettent d'anticiper plusieurs jours à l'avance l'arrivée d'un ouragan, ces prévisions comportent toujours des incertitudes de trajectoire et/ou de puissance. Anticiper permet également d'éviter la ruée dans les supermarchés et les pénuries de produits essentiels.

En ce qui nous concerne, depuis trois mois nous achetons une boîte de conserve pour notre "stock ouragan" à chaque fois que nous allons faire les courses. Nous avons une trentaine de litres d'eau potable en bidons dans plusieurs points de l'appartement et nous venons d'acquérir une petite radio à piles pour pouvoir se tenir au courant en cas de panne d'électricité (donc d'internet). Les autorités ont d'ailleurs publié une brochure de conseils selon le niveau d'alerte (jaune, orange, rouge, violet) que vous pouvez lire ici.

Baptême et répétition générale

Vendredi 2 juillet, le sud de la Martinique a été touché par l'ouragan Elsa de catégorie 1 (vitesse des vents jusqu'à 120 km/h). D'abord prévu pour frapper l'île de plein fouet, il a finalement pris une trajectoire plus au sud et est passé au-dessus de Sainte Lucie. Nous avions donc rentré tout ce qui était sur la terrasse (chaises et tables comprises). Le pic d'intensité s'est produit entre 9h30 et 11h, avec de belles rafales qui faisaient plier le volet roulant de la cuisine et avec une pluie qui tombait à l'horizontal. 

Petit aperçu en images :


Pas de dégâts pour autant malgré quelques branches cassées. Pas même de coupure d'électricité pour cette fois. Le calme a suivi la tempête avec un week-end très ensoleillé. Un bon entrainement avant le prochain !




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